L'historique présenté ici n'a pas pour vocation d'être "la référence du régiment ", j'essaye d'y faire figurer des éléments glanés dans des ouvrages, journaux de marche, récits, en essayant d'être le plus précis possible. Toute information nouvelle y trouvera sa place, je ne peux que vous inviter à me contacter via cette adresse mail |
Des Origines "mouvementées" | |||
Suite à l’armistice entre la France et l’Allemagne, l’Angleterre n’a qu’une crainte, que la flotte militaire française ne tombe sous le joug de l’Allemagne et ne se retrouve face aux bâtiments de sa Majesté. Nombreux sont les bateaux français qui ont alors rallié depuis l’Afrique le port de Toulon afin de s’y enfermer et s’y protéger. L’attaque de la Marine Anglaise sur la Flotte Française à Mers-el-Kebir le 3 juillet 1940 augmentera alors la crainte des marins français vis-à-vis des bateaux anglais. |
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Mai 1942, le Bougainville (ex Victor-Schoelcher – rebaptisé en l’honneur de l’aviso colonial Français que la Marine Gaulliste avec l'aviso Savorgnan de Brazza avait coulé dans la rade de Libreville au Gabon le 8 novembre 1940) accompagné du sous-marin Béveziers se trouvent dans le port de Diégo Suarez lorsque les anglais passent à l’attaque ; c'est l'opération Ironclad, lancée par les britanniques. Le Bougainville est rapidement touché par une torpille et sombre, emportant avec lui plusieurs marins français, dans le même temps, le Bévezier est également torpillé et coulé. Une fois a terre, équipés de quelques armes légères, les marins tentent de faire face aux blindés et fantassins anglais débarqués. Après plusieurs heures d’un combat inégal, le port de Diégo Suarez tombe, les marins Français sont contraints de se rendre. |
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Le Bougainville (ici encore le Victor Schoelcher) |
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L'amiral
Syfret avait pris quelques engagements vis à vis des prisonniers
francais, comme celui de les débarquer à Freetown ou encore Gibraltar,
afin qu'ils soient rapatriés en France. Il n'en sera rien, la direction
sera l'Angleterre et le camp d'internement n°1 de Grizedale Hall (où
sont d'ailleurs retenus les officiers allemands, aviateurs et
sous-mariniers). |
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L'Oronsay - source http://lelancastria.com/L-Oronsay.html |
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A Grizedale Hall, les marins doivent porter de vieux vetements militaires pourvus de l'inscription P.O.W dans le dos (Prisoner Of War). Certains officiers, dont le capitaine de Corvette Maggiar sont déplacés en Ecosse, au camp n°12 de Donaldson School, où se trouvent également des prisonniers italiens, semble-t-il mieux traités que les marins Français ! L'effectif de la Marine qui se trouve ainsi interné est composé de 22 officiers, 70 officiers mariniers et 400 marins spécialisés (source Amiral Maggiar). |
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Pour la petite histoire, le camp de Grizedale Hall a été mis en lumière au cinéma en 1957, avec le film L'EVADE DU CAMP 1 (
The One that got Away), qui relate l'arrivée en 1940 du pilote allemand Franz Von Werra au camp de Grizedale Hall, dont il parviendra à s'évader. |
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Le 8 novembre 1942, les troupes américaines débarquent en Afrique du Nord, c’est un nouvel élan qui se présente pour cette poignée de marins (45 officiers, 333 officiers mariniers, quartier-maîtres et matelots) qui veulent en découdre avec l’Allemagne. Les hommes emprisonnés indiquent leur désir de rejoindre Alger pour se mettre aux ordres de l'Amiral Darlan afin de reprendre le combat contre les allemands. Les anglais refusent, ils veulent que les marins rejoignent les FFL en Angleterre. Après toutes ces humiliations, les combats, la prison, Mers El Kébir et pour finir la flotte de Toulon qui se saborde, s'en est trop, les anglais exagèrent ! Voyant la situation s'enliser, les marins acceptent et engagent dans les FFL. Les volontaires embarquent alors sur un paquebot anglais en direction de l'Algérie. Le Capitaine de Corvette Maggiar qui était le second sur le Bougainville et qui dirige maintenant l’unité arrive à Alger le 1er février 1943 ; Il y rencontre l’amiral Lemonnier dans le but de créer un bataillon de Fusiliers Marins pour la prise et la tenue des batteries d’artillerie de Marine de Bizerte. Décision est prise, ils ont 45 jours pour se préparer, s’instruire, et pour étoffer quelque peu les effectifs, environ 550 hommes. Une première perception de matériel fait rapidement déchanter les volontaires, en effet, ils reçoivent entre autres des fusils modèles 1886-93, le fameux Lebel, arme quelque peu désuète, 1 mortier de 81mm, et comble pour des marins : des mulets ! Le 19 avril 1943, le bataillon est fin prêt, et peut réceptionner quelques équipements plus modernes : 18 jeep, une dizaine de camions, des pistolets-mitrailleurs Thompson, etc… |
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Liste du matériel réçu par le Bataillon de Fusiliers Marins de Bizerte : | |||
- 450 fusils modèles 1886-93 - 9 fusils mitrailleurs 24/29 - 2 mitrailleuses modèle 1914 avec 2 voiturettes porte-pièces et 1 voiturette porte-munitions - 1 mortier de 81mm avec 1 voiturette porte-mortier et 1 voiturette porte-munitions - 1 canon de 37mm modèle 1916 avec voiturette porte-munitions - 1 cuisine roulante hippomobile - 50 outils portatifs - 30 outils de parc - 8 mulets |
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Cette
unité est incorporée dans les Corps Francs d’Afrique et combat avec eux
en Tunisie pour au final occuper Bizerte. Une fois l’opération
terminée, le Bataillon « Bizerte », c’est le nom qu’il porte,
est alors cantonné à un rôle de surveillance, qui devient rapidement
trop lourd à porter pour le faible effectif. Le Capitaine de Corvette
Maggiar décide alors d’agir et effectue de nombreuses démarches afin de
remettre ses hommes au combat, dans des bateaux cette
fois-ci ! Certains auront la possibilité de rembarquer, pour
les autres, une nouvelle chance va s’offrir à eux ; en effet, le
Général Juin à besoin d’hommes pour équiper des régiments de blindés,
de spécialistes, les marins le sont dans le domaine de l’artillerie,
quoi de mieux alors pour équiper un Régiment de Chasseurs de
Chars ! |
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La Transformation | |||
Le 19 septembre 1943, le bataillon Bizerte devient le Régiment Blindé de Fusiliers Marins, le RBFM (par décision 97 EMG/3 du 19/09/1943). Terminé les mulets, terminé les équipements hors d’usage, on va passer sur des chars, ce n’est pas un retour sur les navires, mais c’est toujours mieux que des mules ! Direction Casablanca, pour y percevoir les engins. Le voyage est interminable, 10 jours en train pour certains en voitures pour d’autres . Le RBFM est installé dans le Hangar 14 sur le port de Commerce de Casablanca, qui sert de dépôt pour les marchandises en transit. C’est là que les effectifs grossissent quelque peu, par apport d’hommes de la 2e escadre légère, détruite à Casa, des évadés de France, des Corses, des Pieds-Noirs, des Algériens. Quelques semaines plus tard, le 23 octobre 1943, des premiers équipements arrivent en extrême petite quantité (4 jeep et 5 Dodges !). Les tenues à l’américaine sont également perçues quelques semaines plus tard (le 9 décembre 1943), mais toujours pas de chars ! |
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Au
31 décembre 1943, les effectifs de l'unité sont les suivants : 109
officiers, 601 quartier-maîtres et matelots, 6 sous-officiers et 200
indigènes nord-africains. |
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Le 1er janvier 1944, le Régiment est visité par le Général de Lattre, qui leur promet des véhicules pour très prochainement et surtout, un engagement très rapide en Europe ! Le 17 janvier, nouvelle livraison de matériel : 5 Dodge et 21 remorques. L’unité déménage de Casa et part s’installer au Camp Verdun, à côté de l’hippodrome d’Anfa. Nouveau déménagement pour Berkane, afin de se former enfin sur les engins tant attendus : les TD M10 Destroyer. Cette instruction se fera auprès du 11 RCA (Régiment de Chasseurs d’Afrique). Nouvelle visite de de Lattre, et les marins, pour montrer leur mécontentement par rapport aux promesses tenues, defilent devant lui tête à droite et changent de pas. Le 7 avril, visite du Général de Gaulle. Le Capitaine de Corvette Maggiar décide de prendre le taureau par les cornes et demande une entrevue avec le Général de Gaulle ; c’est Billote qui le reçoit le 8 avril. Décision est prise par de Gaulle de céder les chars usagés du 11e RCA et de les donner au RBFM, avec tous les équipements. Les marins sont déçus, ils attendaient des chars neufs en provenance des Etats-Unis, on leur cède des engins usagés, mais qu’ils connaissent bien, ils les entretiennent depuis 2 mois ! |
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Le 9 avril 1944,
le RBFM s’installe au camp de Sidi Ben Obka à côté d’Oran. Il est
décidé que le Régiment embarquera pour l’Angleterre le 29 avril. La
récupération des équipements se fait rapidement, 36 TD, 25 scout-cars M3A1,
6 Half-Track M2, 3 Half-Track M3 et quelques motos. L’unité a
devant elle une vingtaine de jours pour se préparer, c’est court, mais
les marins savent faire les choses vite et bien. Première chose à
faire, s’occuper des organes de visée fournis dans les TD qui ne
conviennent pas à des pointeurs chevronnés comme les artilleurs de
Marine. Un lot de 40 lunettes de visée Marine est fourni par
l’ingénieur d’Artillerie Navale Silvère Sevrat, elles sont rapidement
montées sur les TD qui pourront maintenant moucher un Panther en marche
à 3000 mètres ! on remet les pendules à l’heure ! |
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Intégration dans la 2e Division Blindée | |||
Le 12 avril 1944, le RBFM est officiellement intégré dans la 2e DB. Le Général Leclerc les rencontre le 14, et n’est pas très accueillant avec eux : « je ne vous ai pas demandés. Le Général de Gaulle vous a imposés à moi. Je suis bien obligé de vous prendre. Mais je sais qui vous êtes et ce que vous avez fait. Vous avez toujours défendus les intérêts de la Marine, mais pas de la France. Il faudra que vous changiez. Si vous ne le faites pas, si vous ne vous entendez pas avec les autres unités de la 2e D.B, je vous laisserai sur les quais dans les ports anglais. Vous ne débarquerez pas en France…. ». Pour ce faire, le général Leclerc interdit alors jusqu’à nouvel ordre que les marins de l’unité portent la fourragère rouge, fierement gagnée par les Fusiliers Marins à Dixmude, lors de la Première Guerre Mondiale. A ce sujet, lors d’une visite suivante du Général au Régiment, ce dernier apercevra l’Officier des Equipages RENOU, porte-drapeau, arborant la fourragère ; interrogé immédiatement, le Capitaine de Corvette Maggiar informera le Général que RENOU a le droit de la porter, car il était à Dixmude ! |
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Le 29 avril, la division embarque vers l’Angleterre sur plusieurs LST, les Liberty Ships ‘Fort Brandon’ et ‘Belgium Sailor’, d’autres personnels embarquant sur le ‘Cape Town Castle’ depuis Mers-El-Kebir. Le débarquement en Angleterre se fait aux ports de Greenock et Liverpool le 31 mai 1944, pour une installation autour du village de Sledmere dans le Yorkshire. Le service médical et les Marinettes étant installé dans un château désaffecté. Pendant cette ‘période’ anglaise, les effectifs sont completés et les Scout-cars remplacés par des M20. Preuve de la confiance donnée au RBFM, le fils du Général de Gaulle, Philippe, intègre le régiment avec le grade d’Enseigne de Vaisseau. |
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L'Enseigne de Vaisseau Philippe de Gaulle (Tenue de sortie à gauche, tenue de combat à droite) |
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Note importante : on peut voir distinctement sur la photo de droite que l'enseigne de vaisseau Philippe de Gaulle porte l'insigne de poitrine d'officier des Forces Navales Françaises Libres,
car il s'est engagé dans les FNFL le 20 juin 1940, dès son arrivée en
Angleterre. Par contre, le RBFM n'est pas une unité des FFL de la
première heure, leurs membres n'ont donc pas droit au port du Perchoir
ou de l'insigne France Libre, plus communement appelé : Moustique. |
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Le 28 juin 1944, le Général Patton viendra rencontrer la Division et son chef, avec qui il aura à travailler en Europe, et surtout que ces deux hommes partagent les mêmes valeurs et les mêmes codes. Le 30 juin, remise des insignes de la Division. Le 19 juillet la Division reçoit l’ordre de rejoindre le continent afin d’y être engagée ! le RBFM quitte le Yorkshire le 21 juillet, direction Bournemouth pour l’embarquement. |
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Ordre du Commandant n°149 du 28 juillet 1944
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A 1h30, dans la nuit du 02 au 03 aout 1944,
la Division touche enfin le sol de France, à Saint Martin de
Varreville, la plage d’Utah Beach où a débarqué la 4e division
d’infanterie américaine le 6 juin. La division prend alors la direction
de La Haye-du-Puit via Saint Sauveur-le-Vicomte, le RBFM étant quand à
lui regroupé à Lastelle. Pendant la nuit du 5 au 6 juin, le Lieutenant
de Vaisseau Bonnet qui commande le 3e escadron fait retourner toutes
les chenilles des TD, qui sont usées, ce qui leur donnera une nouvelle
jeunesse, la Division demandant sans cesse et sans réponse le
remplacement de ces dernières. |
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Le 6 aout
au soir, départ de Lastelle, direction Coutances, La Haye Fresnel,
Avranches, Ducey, Saint Laurent de Terregate où se trouve le bivouac. |
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8 et 9 aout,
Saint Aubin, Saint Laurent, Saint James, Autrain, Saint Aubin du
Cormier, Vitré, Argentré du Plessis, Cuillé, Cossé-le-Vivier,
Grelaines, Chateau-Gontier, Bouessoy, Sablé. |
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10/11 aout, traversée de la Sarthe de nuit sur des ponts de bateaux déployés par des unités américaines. Le 2e escadron cantonne à Souligné. | |||
C'est le 12 août 1944
que le Régiment enregistre sa première victoire. Vilarem, Enseigne de
Vaisseau de 1ere classe qui commande le 3e peloton du 3e escadron (un
ancien de bataillon de Bizerte) reçoit l'ordre de 'surveiller' la route
d'Alençon, on y signale pas mal de trafic ... Il envoi le Strasbourg et le Jean-Bart occuper cette position. Le "Strasbourg"
est sous le commandement du quartier-maitre mécanicien Le Roux. le TD
"Jean-Bart" (commandé par Passaquet - un opticien télémetriste) du 3e
Escadron détruit un Panther en 3 coups et à 800 mètres de distance
(après avoir allumé au passage 3 camions remplis d'infanterie
allemande). Chaque peloton de TD est protégé par une "protection",
assurée par quatre jeep occupées par des voltigeurs, dont le rôle est
d'écarter les fantassins ennemis, qui pourraient s'approcher et mettre
en danger les blindés avec des panzerfaust, panzerschrek et autres
grenades, car il faut le rappeler, les TD n'ont pas de tourelle fermée,
une grenade et c'est le drame ! Le 2e escadron quitte le GTV pour rallier le GTR (Roumiantzoff), pour un bivouac le soir à la ferme des Galets à l'entrée de la forêt de Perseigne. |
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Un char Panther, un blindé redoutable, cible privilégiée des TD du RBFM ! |
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Direction
Alençon puis au nord la Forêt d'Ecouves, dans laquelle les restes de la
9e Panzer en retraite s'y sont refugiés. Mais Leclerc décide de
contourner ce massif forestier, et de prendre la direction de Carrouges
sur la gauche, vers Sées, ce qui amene tout droit sur Argentan et
Ecouché, liaisons routières importantes pour la retraite de l'armée
allemande. Le groupement Dio a reçu l'ordre de se rendre sur Carrouges,
tout droit sur l'axe de retraite de la 2e Panzer. Les allemands, en
pleine retraite, et par une chaleur etouffante n'en peuvent plus, une
halte est décidée, mis à profit immédiatement par le groupement Dio qui
lance l'attaque. C'et le peloton Josse du RBFM qui se trouve en pointe,
avec les TD "Malin", "Audacieux",
"Terrible" et "Fantasque". Alors que la colonne principale progresse
sur la route, il reçoit l'ordre d'avancer par la gauche, en débordement
de Carrouges. Un canon d'assaut est débusqué et détruit. Une colonne
allemande tombe également dans les bras de Conan, chef du groupe de
protection, qui récupère plusieurs canons et camions ainsi qu'une
kubelwagen. Carrouges est aux mains de la 2e DB. |
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Ordre
est donné de rapidement occuper le carrefour de Menil-Scelleur, dans la
direction d'Argentan. Sur le chemin, la protection capture une centaine
de prisonniers ainsi que 7 automitrailleuses. Un panzer IV est détruit
par le Dunkerque, qui lui expédie 7 obus histoire d'être sûr de la
destruction. En arrivant au carrefour convoité, le "Richelieu" est
touché au niveau du moteur gauche et s'embrase, l'équipage l'abandonne.
Le carrefour est alors la zone de couverture d'un tir de barrage
allemand, qui a pour résultat la destruction de deux jeep :
"L'impéteuse" et "la Dedaigneuse". Sous les yeux de Francescini et
Mothe, respectivement chef de char et tireur du Richelieu, l'incendie
est maitrisé par l'exincteur interne, ils en profitent alors pour
reprendre possession de leur bien et d'expédier quelques perforants et
détruire le Panther qui les avait mouché ! |
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Le PC du RBFM est positionné au Chateau d'O,
une colonie de vacances de la Marine. C'est l'occasion de remettre les
équipements en état, de compléter les approvisionnements et refaire le
plein de gas-oil (le TD-M10 tourne au gas-oil, il est équipé de deux
moteurs diesel Grey Marine 6-71, les mêmes que pour le Sherman M4A2,
alors que le TD-M10A1 emporte le moteur Ford de 540 chevaux, comme pour
le Sherman MAA3). |
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Le 2e escadron est équipé de chenilles neuves (le 20 août). | |||
La Libération de Paris | |||
C'est du PC de la division situé à Fleuré qu'est parti l'ordre de départ pour Paris, le fameux : "Gribius, mouvement immédiat sur Paris !" | |||
L'ordre
d'opération de la marche sur Paris est donné, rédigé par le général
Leclerc au château de Rambouillet où il s'est installé. De Gaulle
arrive alors au PC, et indiquera à Leclerc : "Vous avez de la Chance !"
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ORDRE POUR LA JOURNEE DU 24 AOUT 1944 |
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I) Mission : | |||
1) S'emparer de Paris. | |||
2) Tenir Paris en occupant les routes entre Ivry-sur-Seine et Neuilly-sur-Marne : | |||
- en poussant des éléments dans la région nord-est de Paris; | |||
- en maintenant un élément réservé au centre de Paris. | |||
II) Renseigments : | |||
L'ennemi dispose d'un certain nombre de points d'appui sans liaison les uns avec les autres. Ces points d'appui sont plus denses dans la région sud-ouest de Paris. | |||
III) Dispositifs : | |||
Mission principale |
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GTV | a)
Pousser sur l'axe Arpajon, Sceaux, Paris où se fera l'effort principal
en utilisant les petites routes et en évitant les grands axes. b) Pénétrer dans Paris en direction du Panthéon, puis franchir la Seine et sortir par la région de Vincennes, Charenton et tenir les ponts de la Marne entre Ivry-sur-Seine (inclus) et Neuilly-sur-Marne (inclus). c) S'éclairer ensuite à distance utile. PC en fin de mission : porte de Vincennes. |
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Mission secondaire de la diversion | |||
GTL | a)
Pousser sur l'axe Dampierre, Chevreuse, Châteaufort, Toussus-le-Noble,
Jouy-en-Josas, Villacoublay, bois de Meudon, pont de Sèvres. b) Tenir Sèvres et pousser deux sous-groupements sur Versailles et en direction de Paris. c) En fin d'opération et après relève par éléments réservés à Versailles, pousser l'ensemble de son groupement au centre de Paris (place de la Concorde) en réserve mobile. PC initialement : pont de Sèvres, ultérieurement Hôtel Crillon (Paris). |
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GTD | a) Mettre le 3e RAC à la disposition du GTV. b) Progresser derrière le GTV prêt : - soit a appuyer ce groupement dans tous ses moyens; - soit à appuyer le GTL en poussant un sous-groupement en direction du pont de Sèvres. c) Nettoyer le centre de Paris. d) En cas de réussite immédiate des différentes opérations des GTV et GTL, pousser des éléments dans la région de Pantin, au nord de Paris. PC : mairie de Pantin. Eléments Morel-Deville, se maintenir à leurs emplacements actuels et faire le maximum de volume pour simuler une attaque en direction de Saint-Cyr. En fin de journée, en réserve aux ordres du colonel Rémy. |
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FTA | Les batteries suivront initialement la progression des groupements auxquels elles sont affectées, prêtes à s'organiser en DCA, au centre de Paris, dès la chute de Paris. | ||
GENIE | Les
éléments réservés du génie, sous les ordres du chef de bataillon
commandant le génie divisionnaire, resteront initialement à Rambouillet
et se tiendront prêts à déminer l'axe Rambouillet, Versailles, Paris,
en fin de journée, sur nouvel ordre. Groupements Rémy et éléments réservés : sous les ordres du colonel Rémy, pousseront sur Versailles dès sa libération et déminage des axes, prêts à recevoir toute mission de contre-attaque. Pousseront ultérieurement sur Paris (Longchamp). |
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IV) Différents PC | |||
PC avancé | Derrière GTV, puis hôtel Crillon (Paris). | ||
PC principal | Rambouillet, Versailles (Lycée Hoche), Longchamp. | ||
Base | Rambouillet. | ||
V) Circulation | |||
Un DCR à la disposition du GTV | |||
Un DCR à la disposition du GTL | |||
En fin d'opération, 2 DCR à la disposition du général, place de la Concorde. | |||
VI) Au suppport | |||
Détachement principal avec GTV. | |||
Détachement secondaire avec GTL | |||
VII) Heure de début des opérations : 7 heures | |||
PC Rambouillet 23 août 1944 - 18 heures | |||
Signé : Le général Leclerc commandant la 2e DB. |
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La carte des axes de progression vers la capitale et l'exploitation |
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Carte tirée de l'ouvrage "Leclerc de Hauteclocque" par François Ingold et Louis Mouilleseaux, 1948 (couverture cuir) |
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L'entrée
dans la capitale va se faire sur 3 axes de progression, la première
colonne progressant sur Jouy-en-Josas, Viroflay pour atteindre le pont
de Sèvres, direction l'hôtel Majestic. C'est le 4e escadron qui fait
partie de cette colonne. Le pont de Sèvres est pris en soirée le 24
août (vers 21h30); pendant la nuit, une compagnie d'infanterie
allemande se lancera à l'attaque de la position, sans succès, y
laissant une quarantaine de victimes. Une
forte resistance à l'angle de l'avenue de Madrid et du Boulevard Barrès
: deux automitrailleuses du 1er escadron y ont été détruites. Vassal
qui commande un peloton d'automitrailleuses accompagné de 2 TD du 3e
peloton est chargé de s'occuper de la resistance allemande, située dans
le jardin d'acclimatation. Le lieutenant de Vaisseau Vassal et le
quartier-maître Le Bourdiec trouvent la mort pendant l'assaut. Il est
fait ici 800 prisonniers dont une centaine d'officiers, ainsi qu'un
millier d'armes individuelles, dix tonnes de munitions et une
quarantaine de véhicules. C'est pendant cette action que le Capitaine
de Frégate Maggiar est blessé à l'oeil droit (a priori une balle qui
aurait riccoché sur le blindage du TD "Jaguar" et un éclat de grenade
dans le bras droit, il est évacué et sera opéré par des médecins de
renom de l'académie de médecine de Paris. |
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Les itinéraires d'entrée dans Paris |
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Carte provenant de l'ouvrage "La 2e DB, Général Leclerc en FRANCE, combats et combattants", 1945 |
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Un TD du RBFM sur le boulevard Raspail |
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Le 3e escadron stationne rue de Rennes en milieu de matinée. La foule très nombreuse cherche le fils du général de Gaulle
! Un tireur isolé fait déclencher un feu nourrit vers les toits,
provoquant la colère du lieutenant de Vaisseau Bonnet qui y voit la
disparition inutile d'une bonne partie des munitions de son escadron. L'escadron doit ensuite faire mouvement afin de prendre le Luxembourg, tenu par les allemands. Le TD "Mameluk" attaque et neutralise les deux bunkers encadrant l'accès. Pendant cette "charge", les marins du RBFM vont capturer 8 chars et faire quelque 300 allemands prisonniers. Le 4e escadron a fait bivouac le 24 au soir autour du pont de Sèvres. Une unité d'infanterie allemande va se lancer à l'attaque pendant la nuit, y laissant une quarantaine d'hommes. Le 4 escadron comprend le TD "Siroco", l'as du régiment, avec depuis la Normandie 3 victoires à son actif. L'entrée dans Paris se fait en défilant au milieu de la foule des parisiens. Soudain, terminé la promenade, la bagarre, la vraie, se trouve devant, en haut de l'avenue Victor Hugo, vers l'Arc de Triomphe. Durville en jeep y emène 4 TD, "Siroco", "Cyclone", "Simoun" et "Mistral". Arrivée à l'Etoile, le groupe se scinde en deux, "Siroco" et "Cyclone" par la gauche et "Simoun" et "Mistral" par la droite. Le "Siroco" en profite pour détruire et incendier un camion allemand (c'est toujours ça de pris). Plusieurs autres camions et trois chars légers seront détruits par le "Mistral" dans l'avenue Kléber, qui voit se dérouler également l'attaque sur l'hotel Majestic. Le "Simoun" qui s'est positionné en haut de l'avenue des Champs-Elysées demande l'autorisation de les descendre. Durville attend l'arrivée du "Siroco" et donne l'ordre de descente : "Simoun" sur le trottoir de gauche. La progression se fait à pas feutrés, le "Siroco" étant accompagné de la jeep de Durville. Soudain, trois obus sont tirés en direction du "Simoun" sans l'atteindre. Il faut quelques secondes pour identifier et localiser la provenance de ces tirs : un Panther embusqué sur la place de la Concorde, à gauche de l'obelisque, soit une distance d'environ 1800 mètres. C'est le "Simoun" qui va ouvrir le feu, il tire deux obus et se replie. Le Panther est en flammes. |
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Le
soir est organisée une prise d'armes sur la place de la Concorde. La
foule est nombreuse, et plusieurs chars du RBFM sont impéccablement
stationnés devant l'entrée de l'hotel Crillon. Soudain un coup de feu
retenti, qui fait se déchainer l'ensemble des armes présentes sur la
place, et toutes en direction du Crillon. Quelqu'un cri qu'il s'agit de
la cinquième colonne, expression employée designant des partisans
infiltrés, mais le chef de char d'un Sherman présent sur la place
pointe son canon sur la cinquième colonne de l'hotel crillon et la
détruit. Une patrouille sera envoyée dans l'hotel afin d'y déloger le
tireur, un allemand isolé qui sera lynché par la foule à sa sortie. |
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le TD "Strasbourg" pendant l'épisode du Crillon, on voit en arrière-plan, la fameuse 5e colonne détruite |
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La facade avec la 5e colonne détruite - crédit photographique (©) Parisienne de Photographie |
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Dégats de la 5e colonne détruite crédit photographique (©) Parisienne de Photographie |
le TD AUDACIEUX pendant l'épisode du Crillon Et toujours de l'USM1 pour les marins du RBFM crédit photographique (©) Parisienne de Photographie |
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La
capitale a été libérée par une unité Française, il faut maintenant
sécuriser la prise, car les allemands semblent décidés à reprendre la
ville, des troupes seraient d'ailleurs en route dans ce but. Les unités
de la division se repartissent les axes d'approche au nord de Paris
afin de les sécuriser. Pendant dix jours, les marins vont profiter de
leur gloire, c'est l'été, la libération, de nombreuses parisiennes vont
tomber sous le charme de ces petits "Leclerc", comme ils sont
surnommés. Les 1er et 2e escadron seront positionnés à l'Hippodrome de
Longchamps, le 3e escadron se trouve au Bourget tandis que le 4e
escadron s'enferme au fort de la Briche, à Saint Denis. |
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La division quitte Paris le 8 septembre, direction l'est. |