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Le texte ci-dessous est le Journal de Bord de l'Enseigne de Vaisseau Vincent LACOIN, 2e Peloton du 3e Escadron.
Le texte a été refrappé tel quel, sans corrections, les commentaires hors-texte sont en rouge
L'original est conservé au Fond Historique 2e DB

Ce récit est à mettre en parallèle de celui du quartier-maître RACK faisant partie du même escadron et même peloton.
   
Retranscription Eric BRUNET (2010)
   
L'enseigne de vaisseau Lacoin (casque grosses mailles).
Ces deux clichés ont été pris le même jour
 

Enseigne de Vaisseau
VINCENT LACOIN

 

 

JOURNAL DE BORD
2° DB
(du 21 Juillet au 2 Décembre 1944)




 

 

Régiment Blindé de Fusiliers Marins.
3° Escadron.
2° Peloton.

VENDREDI 21 JUILLET 1944 :
Départ Sledmere à 6 h.
Tous véhicules à roues du régiment. Laissé les chars avec Josse.
Market Weighton, Howden, Goole, THorne, Bawtry, Ollerton, Grantham, Leicester, Lutterworth.
Halte pour la nuit à Lutterworth.
Attentat contre Hitler. (il a en fait eu lieu la veille, le 20 juillet)

SAMEDI 22 JUILEET 1944 :
Départ à 8 h.
Rugby, Southam, Banbury, Chipping Norton, Swindon, Salisbury, Poole.
Cantonnement à Poole par peloton.
2° peloton : I9 Pen Hill Road.

DIMANCHE 23 JUILLET 1944 :
Sortie avec Vilarem.

LUNDI 24 JUILLET 1944 :
Changé pot échappement, Jurançon.

MERCREDI 26 JUILLET 1944 :
Arrivée des chars avec  L.V. Josse par porte chars.
Patrouille à Bornemouth.

JEUDI 27 JUILLET 1944 :
Ribotte avec Betty, Bonnet, Vilarem, Josse.

SAMEDI 29 JUILLET 1944 :
Départ de l’escadron par route à 19h vers la zone d’embarquement. Poole, Dorchester, Camp 2. Arrivée à minuit.

DIMANCHE 30 JUILLET 1944 :
Au Camp 2. Grand Messe.

LUNDI 31 JUILLET 1944 :

Touché matériel divers, habillement, lunettes M 70.


MARDI Ier AOUT 1944 :

Départ par la route à 1 h 30 du matin. Arrivée à Weymouth à 5 h du matin.
Embarqué les chars, AM, Dodge, dans LST 1133. Chargement terminé à 10 h.

Le LST1133, qui a été reclassifié en Motor Torpedo Boat Tender le 14 août 1944, et pris le nom de AGP-18.
Il deviendra le USS CHIRON le 18 décembre 1945, vendu le 19 mai 1947, il fera une carrière commerciale sous le nom de MV Altamar.

Fin de carrière le 30 mars 1960.
 

MERCREDI 2 AOUT 1944 :

Appareillage de Weymouth pour la France dans un convoi de LST à 7 h.
16 h : Atterrissage sur Cherbourg.
21 h : Marée haute.
Le LST s'échoue sur la plage de Sainte Marie au Mont .

JEUDI 3 AOUT 1944 :

2 h : Marée basse.
Le LST sort presque entièrement de l'eau.
Débarqué les véhicules et gagné une zone d'attente dans les champs à Saint Martin.

8 h : Par la route GC 15 gagné le bivouac de la Haye du Puits en passant à Sainte Mère Eglise, Saint Sauveur le Vicomte. Bivouac dans une région où de furieux combats d'infanterie se sont livrés il y a quinze jours. Des tombes un peu partout : Parachutistes Américains et soldats Allemands.
Quelques mines, beaucoup de pièges.
Le Lansquenet rate un virage au sortir de la plage et déchenille.
Commencé changement ressorts du Corsaire.
Prise de Dinan et Rennes par les Américains.

 

VENDREDI 4 AOUT 1944 :

Au bivouac à Lastelle près de la Haye du Puits.
Installé une mitrailleuse de 30 sur la jeep de Le Gentil.
Chenard change ses ressorts, puis retourne ses chenilles.
Quelques francs-tireurs dans la région.

SAMEDI 5 AOUT 1944 :

5 h : Parti chercher le Lansquenet en panne à Sainte Marie du Mont.
2 porte-chars Américains de Chef du Pont nécessaires pour le sortir du fossé.
Rallié à 20 h le bivouac.
Lacombe et Tronquet à Cherbourg.
Tronquet : Maison détruite, Mère tuée.

Messe à 17 h 30 dite par l'aumonier (épisode de la tempête appaisée).
Confiance totale parceque le Christ est avec nous.
Nous savons la Sainteté de notre cause, rendre la France à Dieu.

De Lastelle à Saint Laurent :
Tous les environs de Lastelle sont sauvagement marqués.
Des cadavres d'animaux pourrissent partout.
Traces de combat d'infanterie le long des haies.
Après Coutances quelques chars allemands M3 et M4 démolis.

PzKpfw III
PzKpfw IV
 

DIMANCHE 6 AOUT 1944 :

Emmené les chars aux environs du bivouac pour régler les lignes de visée.
18 h : Départ de l'escadron dans l'ordre PHR, 2, 1, 3.

Périers compètement démoli.
21 h : Coutances a subis de gros dégâts, mais la cathédrale est intacte, ses lignes très pures se détachent sur l'horizon. Avranches est complètement en ruines, grosse activité de la DCA au dessus de nos têtes. Les avions boches lancent des parachutes à boule éclairante.

LUNDI 7 AOUT 1944 :
Ducey absolument intact, traversé vers 2 h du matin.
2 h 30 : Bivouac à Saint Laurent.
On annonce la prise de Laval, Mayenne, peut-être Le Mans.
VENDREDI 11 AOUT 1944 :
7 h : Quitté le bivouac de Meurcé.
Je double toute la colonne pour arriver sur 6 chars des cuirs qui flambent à la Hutte ("COMPIEGNE", "REIMS", "PAIMPOL", "CHARTRES", "BREST" et "DIJON", au total 17 tués - source "Combats de la 2e D.B. en Normandie" de Hubert Pittino aux Editions Muller.) Mis le 2° groupe de chars en défense de la Hutte. Violent engagement. Tiré sur 2 maisons. Ramassé des Allemands (SS), une jeep boche, une moto.
Malherbe blessé est évacué.

Vive résistance le soir. Poussé plus loin sur la route pour dormir.
SAMEDI 12 AOUT 1944 :

7 h : Départ du bivouac sur la route N 138 à 2 kimoètres au sud de Béthon. Route au nord. Entrée sans résistance à Alençon.
Pris la route N 12. Installé à la Boissière.
Bombardement de Condé par nos avions.

Le Cne Perceval du RMT me demande un char et du monde pour ramasser des prisonniers. Mameluck détruit une AM allemande.

Violent bombardement au bivouac vers 2 h du matin, pas de dégâts.

TD MAMELUCK (ici place de la Concorde à Paris)
 
DIMANCHE 13 AOUT 1944 :

8 h : départ de la Boissière dans l'arrière garde du GTD sur la route N 12 vers la Bretagne. Le GTD dile vers Carrouges pendant que le 2° Peloton couvre le carrefour en prenant la Lacelle.
Quelques minutes après, arrivée d'une DB américaine.
Repris la route de Carrouges, dépassé Josse, entré à Carrouges. Protégé les issues nord et nord-est pendant le combat de rues.
Fait des prisonniers.
Le Corsaire démolit une jeep et un camion, la protection s'empare des occupants.

Progressé en avant garde avec le GTD sur la route de Sées jusqu'à un carrefour ou un Tigre était en embuscade.
24 prisonniers Allemands fusillés parcequ'ils avaient que la voie était libre.

Grosse résistance, on se replie sur Carrouges, fait un bouchon sur la route pour protéger retrait
Bivouac à Carrouges.

Char TIGRE, le PzKpfw VI
 
LUNDI 14 AOUT 1944 :
Bivouac à Carrouges.
Quelques attaques de mortiers et de 88 au cours de la journée.
Repos, remis de l'ordre. Les prisonniers affluent.
Le matin, Flibustier tire et met au but sur un blindé allemand.
Au cours de la nuit quelques obus sur le bivouac.
Plein gas-ouil et essence, munitions.
Le TD FLIBUSTIER
crédit photographique (©) Parisienne de Photographie
MARDI 15 AOUT 1944 :
7 h : Départ de l'avant garde du GTD, objectif : Boucé.
Mise en position défensive à gauche de la route d'Argentan au sud d'Avoine, battant la lisière des bois.
Le soir arrêté femme suspecte.
MERCREDI 16 AOUT 1944 :
Bivouac au même endroit, repos toute la journée.
 
JEUDI 17 AOUT 1944 :

9 h : Après une petite patrouille dans les bois sur la gauche pour ramasser des prisonniers. Le GTD se forme en colonne.
Attaqué par 3 vagues de Messerschmidt.

Résultat :
Avaries légères aux jeeps.
Radiateurs du Corsaire crevés.
Personnel : Lakdar et Blanco blessés, Lakdar (carotide coupée), Blanco (éclat à la tempe). Voici ici le récit du quartier-maître Rack
Sivry porte les blessés vers l'avant à une ambulance des cuirs.

14 h : Installation du peloton au carrefour des routes Fleuré, Joué du Plain et Tanques, Ecouché.
Bivouac paisible.
Tout autour, des batteries sont installées qui arrosent toute la plaine, en particulier la route de Falaise à Argentan que descendent les Canadiens.
Argentan n'est pas occupé, mais encerclé et c'est une besogne de démolition des boches qui cherchent à s'échapper.

 
VENDREDI 18 AOUT 1944 :
Proposé de Sivry, Le Gentil, Le Page, Malherbe, Blanco pour la Croix de guerre; Le Roux pour le grade supérieur.
SAMEDI 19 AOUT 1944 :
On annonce la jonction avec la I DB Anglaise et I DB Polonaise.
Embarqué Levallois en remplacement de Malherbe.
Ph. de Gaulle embarque au 3° escadron.
Distribution de cartes de Paris.
Philippe de Gaulle, avec le grade d'enseigne de Vaisseau.
Voir page "Uniformes" pour les détails
DIMANCHE 20 AOUT 1944 :
Fausse alerte le matin, messe. (Algarade Le Page)
JEUDI 24 AOUT 1944 :
En route vers l'ouest.
Passé dans la nuit à Mortagne, Longny, Epernon.
L'escadron se disloque dns le brouillard. Le Dodge rentre dans l'AM et crève son réservoir.
Au matin, Epernon, Rambouillet, Cernay, Limours, Longjumeau.
Action sur Champlan. Nettoyage des bois et de la crète.
Terral fait des prisonniers. Assaut. Une trentaine de prisonniers et trois mitrailleuses capturées. Chenard monte sur la butte et tire à explosifs sur des fantassins allemands.
Couché à la sortie de Champlan.
VENDREDI 25 AOUT 1944 :

7 h : Parti vers le nord, peleton de tête. Premier bond jusqu'à la Croix de Berny, pris position en face du parc de Sceaux, service géographique Armée Allemande au château de Sceaux.

Vers 11 h : Départ à 30 miles vers la porte d'Orléans.
Bref arrêt, des tireurs isolés résistent aux fenètres.
Filé vers la gare Montparnasse, mis en position de tire au carrefour de Stan rue de Rennes.
Vu Albert, Mme de Boysson, Mme Bommelaër.
Poussé vers le Luxembourg où il y a des chars Allemands.
Le Corsaire tire de la rue de Fleurus sur les blockhaus des grilles du jardin du Luxembourg et sur les boches et leurs véhicules qui se replient à travers les allées.

TD CORSAIRE rue de Fleurus
 

Vers 16 h, je vais à la gare Montparnasse.
Le Gal Von Choltitz s'est rendu. On cherche des officiers plénipotentiaires. Vu l'arrivée de de Gaulle à la gare Montparnasse. Il me serre la main.

Le général Dietrich von Choltitz
Gouverneur militaire de Paris
 

Je reviens à mon peloton.
Poussé à 18 h 30 le "Mameluck" vers la rue Bonaparte pour réduire le blockhaus angle rue de Vaugirard, rue Bonaparte. Il saute juste à ce moment.

Assaut du Luxembourg en défonçant la grille de la rue de Fleurus. Avec une jeep et Le Mouhaer au Lycée Montaigne fait mettre bas les armes à 250 allemands qu'on amène sur les chars à la caserne Dupleix.
Le soir diné avec Albert vers 22 h, au 12 Bd Raspail chez nos locataires.
Avec Marie Antoinette Desjobert.

 
SAMEDI 26 AOUT 1944 :

Toute la matinée sur la rue de Rennes. Vu tante Marguerite, Ginette, Lelette.

14 h : Service d'ordre, avec les chars, place de la Concorde.
Vers 16 h, fusillade du haut de l'Hôtel Crillon, Canteau est blessé.
Retour direct sur l'Ecole Militaire, après fouille des caves de l'Hôtel Crillon.

Dans la nuit bivouac à l'Ecole Militaire.

DIMANCHE 27 AOUT 1944 :

Départ de l'Ecole Militaire à 8 h.
Traversé Paris : Porte de la Chapelle, arrêt à Aubervilliers sur la route.

Revu Lonlon.
Le soir poussé jusqu'au Bourget. Dormi à la Vieille Ecole.
Les prisonniers affluent, quelques morts. (Humbert Van Der Cruise De Waziers, 1er Bataillon - 1ère Cie de Combat du RMT) - merci à Monsieur Meynier pour la précision.
Vassal tué, le Cdt blessé, le premier escadron a des pertes.

 
Lieutenant de Vaisseau VASSAL
 
LUNDI 28 AOUT 1944 :
Le matin on se porte vers la patte d'oie au nord du Bourget.
Des tas de cadavres de boches. Pris position dans des hangars démolis.
Appui de patrouilles de chars.
Blanco revient au peloton. Christen (Autrichien) embarque, remplace Canteau.
Les boches contre attaquent à Dugny.
MARDI 29 AOUT 1944 :
Le matin patrouille à la crête S de Gonesse.
Entrée de la protection à Gonesse.
Mise au repos à la Nouvelle Ecole du Bourget.
Débarqué Tronquet, embarqué Lerale.
 
MERCREDI 30, JEUDI 31 AOUT 1944 :

Repos au Bourget.
Vu Lonlon, Albert; diné chez les du Moulin.
Reçu lettre de Pierrot nommé aumônier du 3° Régiment de Parachutiste.
Visite à Notre Dame de Paris et & Notre Dame des Victoires.
Laissé cantine à Lonlon.

Enorme avance des Américains, entrée en Belgique.

DU VENDREDI Ier au VENDREDI 8 SEPTEMBRE 1944 : (Repos au Bourget)

Samedi 2 : Diné au Claridge avec Josse et le Cel Danton, ched des trans. de la Marine dans l'appartement du Mr Jacquinot, Ministre de la Marine, aec Boudet, LV officier d'ordonnance.

Dimanche 3 : Allé avec Josse à l'étang la Ville.
Pas trouvé les Flichy.

Lundi 4 : Flichy vient diner au Bourget.

Mardi 5 : Diner chez Flichy Bd St Germain : Josse, le Dr Monssaingon et Dominique, Girardon, la cousine Lebel, Françoise, une Bénard.

Mercredi 6 / Diner chez Albert. Fait nos adieux.
Commandé photos de l'affaire du Luxembourg.

 
JEUDI 7 SEPTEMBRE 1944 :
Départ par Bds extèrieurs, Pte Picpus, Coulommiers, Provins, Nogent.
Bivouac à Gélannes au SW de Romilly.
En route perdu le Corsaire à Voisin sur le N 34 à 4 km de Coulommiers vers Paris.
VENDREDI 8 SEPTEMBRE 1944 :
Départ vers Bar sur Aube par Romilly, Troyes, Vendeuvre, Bar sur Aube, La Ferté.
Bivouac à Villars en azois.
LUNDI 11 SEPTEMBRE 1944 :
Départ de Villars sur Epinal. Itinéraire Nord : Vignory, Donlancourt, Bettaincourt, Busson, Prez, St Blin, St Thiebaud, Graffigny.
Cantonnement à Vrécourt (Pont sur le Mouxon).
 
MARDI 12 SEPTEMBRE 1944 :

De Vricourt à Valleroy le Sec.
Une patrouille fait 11 prisonniers.

MERCREDI 13 SEPTEMBRE 1944 :
De Valleroy le Sec poussé des patrouilles à Esley, Senonges, Dombasle. Puis au nord, à Rémoncourt (150 boches, 5 antichars).
Cantonnement à Esley avec garde au carrefour sud.
JEUDI 14 SEPTEMBRE 1944 :
La pluie. Replié le peloton à Esley.
Contre attaque des Panzer contre GTL vers Damas.
VENDREDI 15 SEPTEMBRE 1944 :
Repos à Esley.
Départ 19 h pour St Baslemont. Bivouac.
SAMEDI 16 SEPTEMBRE 1944 :
Patrouille du peloton + protection Vilarem dans bois S. St Baslemont. Expédition sur Bleurville.
(Histoire des valides et de le remorque).
Darney, Mattaincourt. Installation à Velotte.
DIMANCHE 17 SEPTEMBRE 1944 :
Messe à Velotte.
Départ 15 h pour Cugney (EM.GTV).
Diné avec Vivier et Sivry chez Gal Billote.
LUNDI 18 SEPTEMBRE 1944 :
Bivouac à Cugney (GTV).
Formation avec Pon Hanotin (Spahis).
Soir filé à Nomexy en réserve.
 
MARDI 19 SEPTEMBRE 1944 :

Bivouac à l'entrée de Nomexy face à la Moselle.
GTV attaque Chatel le 18 au soir.
Attente sous feu des 88 pour passer pont et gué sur Moselle.
Vers 9 h, laché les spahis, passé la Moselle avec S.GR. Rouvillois.
Flanc garde de la colonne au S.E. Moriville, Seranville, Vallois.
Patrouille rive gauche Mortagne, jusqu'à Moyen.

Tirs de 50 sur isolés dans Moyen.
Entrée dans Moyen par pont miné sur la Mortagne. Le char du Cdt Rouvillois saute après notre passage.

Installé bivouac défensif.
Corsaire gardant route Gerbeviller Frainbois ramasse, la nuit tombée, 3 voitures légères Allemandes avec leurs occupants : 2 d'entre eux se sauvent. Une Renault, un Tatra Tchèque, une Auto Union avec important matériel radio.
Touché remplaçant Gassis : Guesnet q.m. électricien.

MERCREDI 20 SEPTEMBRE 1944 :
Bivouac sortie nord de Moyen. Patrouille lisière bois entre Frainsbois et Moyen.
Affaire de Flin. Mort du Père Sibille.
Fait un prisonnier le ma in ( Conducteur de l'Auto Union.)
Kubelwagen de prise du père Sibille, aumônier du RBFM
Ce véhicule est rebaptisé "Notre Dame d'Afrique"
 
JEUDI 21 SEPTEMBRE 1944 :
Toujours à Moyen.
Moretti sous les obus à Flin.
VENDREDI 22 SEPTEMBRE 1944 :
Départ de Moyen avec S. GRT Rouvillois. Perdu Prosper. Passé l'après midi à la maison Forestière sur la rive gauche pendant le passage de la rivière.
Passage vers 18 h par un gué le long du pont avec les chars seulement. L'AM rejoint peu après.
Bouchon à Menil Flin vers route de Chenevières.
Nuit sur la route.
 
SAMEDI 23 SEPTEMBRE 1944 :
Entrée au S. GRT Quilichini avec Cne Noël des Cuirs.
Attaque sur Laronxe et St Clément dans la matinée.
Installation sortie Laronxe sous pluie énorme.
Patrouilles Forêt de Mondon : 1 prisonnier.
Vers 16 h, départ pour Thiebauménil pris par Colonne Boussion.
Bouchon vers Bénaménil.
Patrouille : 4 prisonniers. Je blesse un boche avec ma mitraillette : bras et jambe cassés. Pluie toute la nuit.
 
Lieutenant Colonel Robert Quilichini
Il commande le 1er Bataillon du RMT
DIMANCHE 24 SEPTEMBRE 1944 :
Sous la pluie et les mortiers à Benaménil. Aucun blessé.
LUNDI 25 SEPTEMBRE 1944 :
12 h : Convoqué au PC Quilichini. Attaque insensée projetée vers Manonvillers : objectif Fort de Manonvillers.
14 h : Prise du carrefour vers Manonvillers. Allé en jeep à Benaménil vide de Boches et de Français.
Envoyé Sivry qui est attaqué et voir arriver chars Rouvillois.
Pendant ce temps on s'achemine dans l'euphorie vers le pont de Manonvillers. J'avais fait une reconnaissance à pied, la veille, et signalé que le pont était détruit...
Coups de fusils dans les bois le long de la route. Des blessés.
Les chars s'enlisent le long de la route. Antichars ennemis ouvrent le feu. Noël blessé. Ordre de repli couvert par les TD.
Recovery et chars des Cuirs en feu. Les chars des Cuirs s'enlisent, on les remorque. Pluie de mortier, 88, perforants des chars ennemis accourus à la crête. On s'en tire miraculeusement.
Je suis renversé par un char des Cuirs. Bivouac à Thiebauménil sur position de départ.
 
MARDI 26 SEPTEMBRE 1944 :
A Thiebauménil, quelques obus ennemis.
 
MERCREDI 27 SEPTEMBRE 1944 :
LV Bonnet arrive pour faire avec moi et les chars une nouvelle attaque qui est remise.
Mise au repos vers 20 h à Chenevières.
JEUDI 27 SEPTEMBRE 1944 : (c'est en fait le jeudi 28 septembre)
Repos à Chenevières.
Entretien du matériel et du personnel.
Arrivée des premières croix de guerre : De Sivry, Blanco, Malherbe.
 
VENDREDI 29 SEPTEMBRE 1944 :
Repos à Chenevières.
Installé radio allemande sur l'AM.
DU SAMEDI 30 SEPTEMBRE AU MERCREDI 18 OCTOBRE 1944 :

Toujours semi repos à Chenevières.
On parle de permissions.
Patrouilles de jour et de nuit en forêt de Mondon.
Les Citations de Champlan arrivent. Fait des propositions pour Valois et Moyen.
Visite des 1000 miles pour les chars.
Dufour : Petite rechute, soigné à Besançon, revient aussitôt.
Prosper rejoint avec le Lansquenet.
Débarquement de Gassis remplacé par Guesnet.
Le Cloarec : 30 jours de prison pour une cuite à St Nicolas.

Vers le 15 octobre, un dimanche Bazin et Garnier se promenant sans autorisation sur la moto récupérée de Garnier font une chute : Bazin (oeil crevé), Garnier (doigt coupé). Tous deux débarqués avec 30 jours.
Arrivée des premières lettres de province. Reçu par Paris les premières lettres du S.O.

 
LUNDI 30 OCTOBRE 1944 :
L'après-midi, fait mouvement sur Flin.
Passé la nuit dans le fossé à l'entrée du village.
 
MARDI 31 OCTOBRE 1944 :

Attaque de Baccarat dans le Grt. Quilichini aux ordres du Capitaine Noël. Grosse préparation d'artillerie vers 8 h.
Attaque derrière Grt Rouvillois.

Traversé forêt de Mondon, ferme du Haut de la Garde où l'on quitte le Layon pour prendre à travers champs. On a mis les crampons aux chars.
Perdu les jeeps et le Dodge dans la boue et filé avec les chars sur Azerailles où l'on entre sans coup férir, une compagnie allemande prisonnière.
Petite reconnaissance avec le Corsaire le long de la voie ferrée vers Baccarat.
Pris route de Brouville. Resté environ trois heures arrêté au carrefour d'où l'on dimine toute la bataille.

Vers 15 h, filé sur Brouville, Merviller où le S. Grt. Quilichini s'installe.
Parti aussitôt sur Baccarat aux ordres du Cne Joubert avec groupe Leroux. Rencontré à l'entrée de Baccarat Cne Bonnet du S. Grt Rouvillois qui voyant que Joubert ne veut pas attaquer Baccarat avant le lendemain, y pénètre et occupe la ville.
Couché à l'entrée de Baccarat sur la route de Merviller.
Froid vif, gros bombardement boche sur la patte d'oie d'entrée à Baccarat.
Au P.C. du Cdt Rouvillois, dans une cave, vu mon conducteur, Marcel André, détaché aux ordres du Cdt Laferrière et qui repartant sur Gélacourt saute dans la nuit sur des mines antichars. Jeep détruite, André meurt pendant le transport à Flin où les prêtres du séminaire l'enterrent sous le n° 17.

 

MERCREDI 1 NOVEMBRE 1944 :
Reformé le peloton à Merviller.
Vers le 4 Novembre, rallié l'escadron qui s'installe à Baccarat au repos.
DU SAMEDI 4 AU SAMEDI 11 NOVEMBRE 1944 :
Au repos à Baccarat.
Achats à la Cristallerie, achat de plats de Faïence à St Clément avec d'Hauteville.
Départs Sporadiques en permission.
DU SAMEDI 11 AU LUNDI 20 NOVEMBRE 1944 :
Permission à Paris en jeep avec Terral, Schuster.
 
LUNDI 20 NOVEMBRE 1944 :
Au petit jour reparti en jeep pour Baccarat. Arrivé à Baccarat vers 16 h. Vu le Cdt. La division est repartie à l'attaque vers Sarrebourg.
Le Cdt de La Horie a été tué à Badonviller.
Le lieutenant-Colonel de La Horie avec le capitaine Branet
 
On me signale le PC du GTD à St Georges où la jeep arrive en pleine nuit.
Couché dans les platras d'une maison démolie.
 
MARDI 21 NOVEMBRE 1944 :
Au jour, filé sur Sarrebourg, Lorquin, Imlingen. Un seul pont reste sur le canal de la Marne au Rhin.
Accueil enthousiaste à Sarrebourg où les américains patrouillent dans les rues en ramassant des prisonniers.
Foncé sur Saaraltdorf, Görlingen et Rauweiler où je rencontre le peloton Josse en tête de l'attaque avec le S. Grt Rouvillois.
Attendu mon peloton à Rauviller. Corsaire en panne reste là pendant que nous progressons.
Mon peloton est en réserve derrière avec S. Grt Didelot et Cne Bonnet. Peloton d'Hauteville est avec S. Grt Quilichini et attaque sur Phalsbourg.
Couché chez un boche (luxueux, confort) à Sieweiler sur la route Phalsbourg - Sarre Union.
Dans la soiré, Rouvillois a pris Lützelstein (La Petite Pierre) clef du passage des Vosges.
 
MERCREDI 22 NOVEMBRE 1944 :
De Sivry a récupéré une belle Auto Union de luxe qui suit le peloton.
Départ à l'aube sur Lohr, Petersbach et Lützelstein.
Patrouille avec tout le peloton sur une route en lacets vers le sud. Traces de 2 Tigres.
Au village ramassé un prisonnier sourd.
Ensuite fait bouchon au col entre Lützelstein et Neuweiler puis rentré dans le S. Grt qui derrière Rouvillois, se rabat par Neuviller, Dossenhein et Steinbourg en direction de Saverne.
Tiré sur des boches qui s'échappent en abandonnant leurs chevaux.
Etabli pour la nuit à la sortie de Steinbourg vers Rosenviller.
 
JEUDI 23 NOVEMBRE 1944 :

Patrouilles pour ramasser des prisonniers dans le SW de Saverne.
Rien trouvé. Monté jusqu'au Haut Barr qui domine Saverne.
Le poste de guet boche est vide. On boit café en gentiane.

Vers 10 h, laissé Sivry avec le peloton et parti avec l'AM sur Strasbourg comme officier de liaison entre le GTD et le Cel Rouvillois dont on n'a pas de nouvelles.
Filé à tout allure par la grand route Dettweiler, Hochfelden, Mommenheim, Brumath. Puis route au sud sur Strasbourg.
Sur toute la route, marques fraiches de Rouvillois, véhicules boches démolis, homme et chevaux tués sur la route.
Les villages sont déjà tout pavoisés, la foule enthousiaste.
Entré à Strasbourg par la rue des Vosges et allé jusqu'à la Bismarck Platz (Place Kléber) où le Cne Joubert est installé à la Kommandantur.
Prisonniers boches, officiers d'EM. en particulier, sont innombrables.
Rouvillois a filé vers le pont de Kehl avec l'escadron Compagnon et le peloton Josse. On est sans nouvelles d'eux.
Je laisse mon AM crevée à la Kommandantur et pars à la place d'un aide conducteur de char léger dans une expédition de liaison : 2 chars légers et 2 Half Tracks.

Passé les deux ponts du canal où l'on est mitraillé. Après le 2° pont, trouvé les TD de Josse et Josse. Les Half Tracks tournent à droite, longent le canal et sont démolis et mis à feu par canons et mitrailleuses boches.
Josse m'indique la direction où se trouve Rouvillois.

Traversé le quartier des casernes où des boches surpris essaient d'atteler les chevaux et canons pour partir.
Le char léger devant moi est touché par un antichar (Aspirant de liaison de Rouvillois).

Je tourne à gauche au lieu de le suivre et aperçois Rouvilois avec sa canne sur le remblai de la voie ferrée.
Le coin est mauvais, Ribollet venu en jeep après que son char ait été démoli descend de sa jeep arrêtée lelong d'une grille ; quelques secondes, un éclair et la jeep saute, conducteur tué. (probablement un coup de panzerfaust à travers la grille).

Je trouve Rouvillois calme comme à l'exercice. Tout, me dit-il, va très bien, mais il me faut du renfort avant la nuit. Je lui dis que Didelot est toujours à Saverne. Il me demande alors d'aller chercher à tout prix du renfort.

Reparti par le trajet de l'aller. Arrêté par Josse avant le pont. Un char vient d'être atteint de l'autre côté du pont par un anti char qui vient de s'y installer et coupe la route.

Impossible de passer en char, je profite d'un Half Track croix rouge et ramène morts et blessés pour monter dedans et lancer le conducteur à fond de train sur le pont. Rien ne se passe.
Quelques minutes après, vers 15 h 30, je suis à la Kommandantur. Je rend compte et je file sur Saverne avec mon AM. (Giroud, Péchon, Gilliot ont décroché la grande plaque émaillée "Wermacht Kommandantur Strassburg" et l'on posé sur l'avant de l'AM.
Nous rapportons ainsi à travers la plaine d'Alsace la nouvelle de la prise de Strasbourg.

Fait mouvement dans la nuit avec mon peloton et Grt Didelot de Saverne à Strasbourg. Couché au centre d'accueil pour officiers de la Wermacht.

 
VENDREDI 24 NOVEMBRE 1944 :
Nettoyage du quartier NE de Strasbourg, quartier du pont sur le Rhin. Quelques avions boches en l'air.
Repos sur une place. (Grande brasserie Rococo)
Dîner avec LV Bonnet et Sivry en face de la brasserie.
Accueil charmant.
Canteau et Noé rallient une jeep allemande neuve qu'ils ont bariolée de croix de Lorraine.
 
DU SAMEDI 25 AU MARDI 28 NOVEMBRE 1944 :
Fait mouvement dans la matinée sur l'immeuble de Radio Strasbourg dans la Möllerstrasse. Mise au repos du peloton.
Patrouilles de police, "visites" des maisons boches.
Visite des reporters qui filment nos activités.
Trouvé des documents de propagande très intéressants.
Fouillé l'immeuble du Port Autonome de Strasbourg.
Avec Le Page allé en jeep à Marine Strasbourg où je ramasse une pavillon allemand. Blanche blessé involontairement par Christen.
 
MARDI 28 NOVEMBRE 1944 :
Parti de très bonne heure de la Möllerstrasse avec Ss Grt Didelot, Grafenstaden, Fegersheim où l'on quitte la route (Pont sur l'Andlau sauté) pour utiliser le pont sur la voie ferrée.
Attaqué Schâffersheim en force en bataille (première fois depuis les exercices en Angleterre). Les boches se rendent sans tirer.
Occupé village.
Tiré sur départs ennemis au sud.
Le Cne Gaudet s'empare de Osthouse, mais il est contre-attaqué en pleine nuit par des fantassins allemands se repliant d'Erstein (toute cette manoeuvre était correcte, mais on a tardé ridiculeusement à l'exécuter).
Couché à la poste de Schâffersheim. Dans la nuit, je vais en liaison avec l'AM à Osthouse où la bataille se termine.
Grosses pertes de notre côté.
Revenu à Schâffersheim vers 3h du matin.
MERCREDI 29 NOVEMBRE 1944 :

A 5h30 : Départ pour Osthouse.
Le village est pris, mais fume encore des combats de la nuit.
LV Bonnet rejoint avec l'EV Cazens qui est mis en stage.

Gros bombardements du village.
Observatoire au château chez le baron.
Couché à l'école allemande dont je "pille" la bibliothèque allemande (Livres de propagande nazie).

 
JEUDI 30 NOVEMBRE 1944 :
Le Page blessé par mortier.
Départ vers 19h pour Grafenstaden où l'on couche chez l'habitant.
VENDREDI 1er DECEMBRE 1944 :
7 h : Départ de Grafenstaden sur la route le long du Rhin.
Couché du côté de Kraft.
SAMEDI 2 DECEMBRE 1944 :

Rouvillois attaque Friesenheim.
Didelot doit le dépasser et prendre Diebolsheim.
Je dois avec le Cne Gaudet attaquer le long du Canal du Rhône au Rhin.
Parti avec Cne Gaudet plus EV Cazens dans une jeep plus jeep de Rack en reconnaissance du terrain au pont à hauteur de Boofsheim.
Le pont est sauté.

Feu violent de l'autre coté du pont, sauté dans un trou le long de la route.
Sorti le buste pour tirer à la carabine.
Reçu une balle au poumon et une autre au bras.
Les jeeps prennent feu.
(cet épisode est également raconté par Georges Rack, au paragraphe === BOBESHEIN – OBENHEIM – FRISONHEIM === )

Après 40 minutes, chars des Cuirs arrivent à la rescousse.
Je suis évacué sur un poste de secours, puis sur un Hopital civil de Strasbourg où un chirurgien du 10° Field Hospital m'opère.

 

 

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